C’est un fait divers sordide et douloureux, comme ils le sont tous : un médecin stagiaire prescrit du Viagra à un délinquant sexuel plusieurs fois condamné. Au bout de la route, un petit garçon. Il est hors de question d’instrumentaliser cette histoire pour en faire une introduction hilarante à cet article en filant la métaphore des e-mails non sollicités. Mais si c’est pour réformer la justice en profondeur (all night long and all over her face), on peut.
Aussitôt libéré de deux longues semaines d’exil outre-mer [1], Nicolas Sarkozy a donc trouvé une petite victime à son goût.
A quelque chose malheur est bon : pour pénible qu’il soit, le calvaire vécu par le petit Enis a sensibilisé l’opinion publique à la nécessaire réforme d’un système judiciaire pantelant.
Légitimement horrifiée, la France ne peut plus accepter que des criminels dangereux soient relâchés sans contrôle après des années passées à regarder Canal + et son film pornographique du
samedi soir en cellule. Une seule solution : les mettre à l’hôpital, où il est notoire que les télévisions ne diffusent que des matches de tennis en après-midi, sans possibilité aucune de
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