mardi 27 octobre 2009
par Patrick Mignard
Un oxymore, une contradiction dans les termes ? Et pourtant c’est bien à ce phénomène politique que nous assistons aujourd’hui.
La dérive libérale du système marchand, caractérisée par le désengagement économique et social de l’État, la liquidation des services publics et son accaparement par un clan, … aboutit à une véritable mutation de la nature de l’État en parfaite contradiction avec les principes républicains.
Ce n’est pas nouveau d’affirmer que dans une société divisée en classes sociales, aux intérêts antagonistes et contradictoires, l’État représente la force coercitive qui garanti les intérêts de la classe des possédants. Ce n’est pas nouveau, mais il est urgent et indispensable de le rappeler aujourd’hui.
Ce n’est certes pas l’apanage du système marchand. En effet, tous les systèmes d’organisation sociale de l’Histoire ont fonctionné sur cette logique… sauf peut-être les sociétés dites « primitives ». L’État garantit les intérêts des possédants en tenant compte des rapports de forces, des évènements historiques, des évolutions de la société qu’il domine. Il peut apparaître à certains moments conciliant, voire donner l’apparence de la médiation, comme il peut apparaître parfaitement autoritaire, voire dictatorial – le 20e siècle est une parfaite illustration de ces facultés d’adaptation de l’institution « Etat ».