Le travail est l'opium du peuple et je ne veux pas mourir
drogué ! Boris VIAN
Le
travail est probablement ce qu'il y a sur cette terre de plus bas et de plus ignoble. Il n'est pas possible de regarder un travailleur sans maudire ce qui a fait que cet homme travaille, alors
qu'il pourrait nager, dormir dans l'herbe ou simplement lire ou faire l'amour avec sa femme.
Boris VIAN
http://turandot.over-blog.net/tag/LIENS%20AMIS%20DANS%20LE%20DESORDRE/
(Je relaie ici bien volontiers le texte remarquable qui suit, publié ce 13 juin 2008 dans les pages Rebonds du quotidien Libération - Le Y)
Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe était un continent d'émigrants. Des dizaines de millions d'Européens partirent aux Amériques pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes. Aujourd'hui, je suis avec préoccupation le processus de la dite «directive retour». Ce texte, validé le 5 juin par les ministres de l'Intérieur des 27 pays de l'Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois qu'il durcit de manière drastique les conditions de détention et d'expulsion des migrants sans papier, quelque ait été leur temps de séjour dans les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intégration.
Les Européens sont arrivés dans les pays d'Amérique latine et d'Amérique du Nord, en masse, sans visa ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus, et le demeurent. Nos pays du continent américain absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique. Comme par exemple notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIe et le XIXe siècle. Les personnes, les biens, les droits des migrants européens furent toujours respectés.
En matière de jardin on ne traîte une maladie ou on ne s'attaque à un parasite, que lorsqu'ils sont clairemement identifiés. Mais avant cela, je veux dire: avant de déployer l'artillerie lourde, on s'assure que le terrain, l'environnement de la plante, soit apte à favoriser les métabolismes d'auto-défense de celle-ci, tout comme le ferait un homéopathe vis à vis de son patient.
Or le terrain jusque là paraît peu favorable au bon développement des ces légumes fleurs plantes que sont les électeurs de little-big-Nicolas, tout comme de ceux qui jettèrent leur dévolu sur Sarkolène, car le véritable ennemi ne semble pas clairement identifié.
SUITE...Idées - 40 ans après mai 68
guy duplat
Mis en ligne le 30/04/2008
Quarante ans après Mai 68, un de ses gourous, Raoul Vaneigem, situationniste, auteur du livre-culte le "Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations", sort un nouveau livre. Il garde intact tout l'esprit de Mai 68 dans un entretien détonnant.entretien
Si quelqu'un incarne encore pleinement l'esprit de Mai 68, sa révolte, ses espoirs, le choix qui se fit alors de la vie et de la jouissance, du refus de toutes les oppressions, c'est bien celle de Raoul Vaneigem. Né en 1934 à Lessines, vivant toujours en Belgique, il fut de 1961 à 1969, un de leaders avec Guy Debord de l'Internationale situationniste. On lui doit le livre-culte de Mai 68, le "Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations", qui fut la lecture de bien des "révoltés", à l'image de "L'homme unidimensionnel" de Marcuse ou des livres d'Ilitch. Vaneigem n'a pas changé d'un pouce, contrairement à tant de leaders de Mai 68. Il en appelle toujours à la vie plus qu'à la survie, à la jouissance plus qu'à l'aliénation au travail. Il invite à se battre pour un monde où l'humain, la solidarité, le respect de la nature, la liberté primeraient enfin sur la société du spectacle, de l'économie à tout va et de la "réification" des personnes.
Je viens de relire l'excellent ouvrage de Bruce Chatwin, Le Chant des pistes (éd. Grasset & Le Livre de poche), consacré aux Aborigènes d'Australie et aux chants avec lesquels ceux-là tracent leurs pistes dans le désert. On trouve dans ce livre essentiel de judicieuses considérations sur ce qui sépare le sédentaire du nomade. Justement, un "nomade", il y en a un dans la rue principale de ma petite ville, le jour du marché...
Tous les samedis matins, il s'installe en face de ma boulangerie. Autour du cou, un écriteau sommaire : "SDF, j'ai faim." Il m'a fallu un temps avant de relever un détail curieux : contrairement à ce que laissent penser sa main tendue, l'écuelle déposée à ses pieds, son allure voûtée, son écriteau misérable, son regard N'IMPLORE PAS. Il suit avec une étrange douceur le va-et-vient des passants et leurs cabas qui se remplissent.
Demain, 1er mai ! Ça y est, c'est vraiment l'anniversaire de Mai
68 ! Qu'est-ce que vous diriez d'une petite facette décalée, un brin émouvante, comme ça en passant, des fameux "évènements" ? En voici une filmée sur le tas par des étudiants en grève
de l'IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) le 10 juin de la même année brûlante. Le titre : Wonder Mai 68. Tout un poème ! Le précieux joyau fut repris
vingt-huit ans plus tard par le cinéaste Hervé Le Roux dans son film Reprise. Accrochez-vous, on est parti. D'abord, une petite intro de présentation pour la mise en bouche...
Non, vraiment, je ne comprends pas...
Je ne sais pas, je ne vois pas comment faire ni quoi dire...
Dois-je l'avouer ? Je suis troublé.
Tant d'incompréhension, de malentendu, de refus du dialogue me heurte, me touche, me déstabilise...
Pis :
Me chagrine...
Je suis un gros garçon sensible, au fond, vous savez.
D'ailleurs, à la fin de One million dollar baby, j'ai pleuré. C'est dire la madeleine que je suis.
Même pour moi, c'est difficile à admettre, car je m'étais plus ou moins identifié au personnage que j'ai créé, mais force est de constater que lorsque je me regarde dans la glace le matin, ce n'est pas exactement un gauchiste que je vois. Un gauchiste, c'est crasseux, mal rasé, avec un vieux jean, des pompes informes et des cheveux longs.
En ce qui me concerne, c'est costard de marque, chaussures de marque bien cirées, cravate, attaché-case. Je quitte ma maison avec jardin dans un village coquet pour monter dans ma puissante voiture germanique (et de société) et aller faire mon travail de cadre commercial qui gagne des parts de marché au Luxembourg. Tout ça pour ramener un salaire confortable, qui s'ajoutera à celui encore bien plus confortable de SuperNonotte qui exerce quant à elle une profession prestigieuse et lucrative.
Tout ça, nous ne le devons qu'à nous même, à notre travail, à notre courage. Eh oui. Jamais nous n'avons été quémander quoi que ce soit aux pouvoirs publics. Si seulement tout le monde était comme nous! Car il faut bien résoudre le déficit budgétaire chronique dont la France souffre, sinon ce seront nos enfants qui le paieront. Et tout ça parce qu'une bande de fainéants vit aux crochets de la société, allocs, RMI, sécu... Souvent en fraude, comme les enquêtes de TF1 le démontrent.