BOLIVIE - Depuis le 1er février, tous les aînés reçoivent une allocation équivalant à deux cinquièmes du salaire minimum. Une mesure financée grâce à un impôt sur les hydrocarbures.
Pourtant au coeur de la cosmovision indienne, la vénération des anciens n’avait pas encore trouvé sa traduction institutionnelle : jusqu’au 1er février dernier, à peine un aîné sur cinq touchait une retraite en Bolivie. C’est dire si le lancement en grande pompe, ce jour-là, de la « Rente vieillesse universelle Dignité », marque une étape symbolique et décisive pour le gouvernement du leader aymara Evo Morales, en place depuis tout juste deux ans.
Puisé pour grande part dans les recettes pétrolières, ce revenu de 20 à 30 francs mensuels (2/5 du salaire minimum) fait partie d’une série de mesures visant à réduire de moitié le nombre de Boliviens vivant sous le seuil de l’extrême pauvreté. Formellement, la Rente Dignité vient remplacer le Bonosol, une allocation moins étendue et moins dotée, que l’ancien président Gonzalo Sanchez de Lozada avait financée par la vente des entreprises publiques, au moment où il liquidait le système de retraite par répartition.