Depuis plusieurs années elle demande une reconnaissance de son diplôme à BAC+3 (voire plus en fonction des spécialisations) ainsi qu’une intégration de la formation
au cursus LMD. Les ministres successifs ont fait de belles déclarations d’intentions. Mais, malgré les accords de Bologne et les promesses de M. Bertrand (ancien ministre de la Santé), de
Mme Bachelot, ministre actuelle, et du candidat devenu depuis président de la République M. Sarkozy, la profession est comme soeur Anne et ne voit rien venir !
La seule réponse qui a été apportée, et là encore sans aucune concertation, est la création d’un Ordre infirmier dont une grande partie des soignants ne veut
pas ! Une instance qui n’apportera rien à la majorité des infirmiers qui sont salariés et dont l’exercice est déjà largement encadré par une législation étendue, mais qui a la
particularité d’organiser un racket officiel puisqu’il instaure une cotisation obligatoire dont le montant est toujours inconnu à ce jour !
La profession manque cruellement de reconnaissance au niveau des instances gouvernementales. L’image d’Epinal assimilant l’infirmière à la nonne dévouée et toute
en abnégation a la vie dure ! Il ne nous suffit plus de savoir que nous avons bonne presse dans l’opinion publique pour notre humanité et les services que nous rendons au quotidien. Nous
aimerions également que cela nous permettre de vivre correctement. En 1980, une infirmière débutante commençait avec un salaire équivalent à 2,2 fois le SMIC, aujourd’hui l’équivalence n’est
plus que de 1,4.
Si nous sommes si peu entendus c’est que nos moyens d’expression sont limités, car l’obligation de continuité du service public et des soins rend nos
manifestations anecdotiques ! On voit bien que les seules grèves qui ont un relai médiatique et une audience dans la population sont celles qui provoquent de la gêne auprès du
public ! Qui se préoccupe d’une infirmière "en grève" mais à son poste de travail, lorsqu’il n’est pas lui-même hospitalisé ?
Qui se souvient qu’il y a eu un mouvement infirmier au printemps ?
Aujourd’hui nous manquons de reconnaissance, nous avons l’impression d’une dévalorisation de nos compétences, on nous demande de plus en plus, on voit nos équipes
perdre des postes infirmiers en permanence. Les heures supplémentaires accumulées vont (peut-être) nous être généreusement payées à hauteur de 30%... Travailler plus pour... des
clous !
En psychiatrie la réduction constante des effectifs a conduit à des drames :
10 avril 2002, CHS du VINATIER : agression de 2 infirmiers à l’arme blanche. Trois jours plus tard l’un d’eux décède.
Décembre 2004 à PAU : meurtre d’une infirmière et d’une aide-soignante.
10 mai 2005 : un patient pousse un jeune infirmier qui se noie dans le GARD.
29 décembre 2006 : une infirmière libérale est retrouvée étranglée dans sa voiture, acte commis par un de ses patients.
24 juillet 2007 : deux infirmières agressées au CHU de TOULOUSE, et tous les actes non rapportés médiatiquement.
Par respect pour eux nous devons nous battre pour que nous soyons reconnus, que nos salaires soient à la mesure de nos responsabilités et de nos risques et que
nos conditions de travail s’améliorent.
Nous venons de constituer une pétition de soignants n’acceptant plus la passivité de nos gouvernants. Les signataires envisagent une démission collective à une
date qui sera déterminée dans le futur par un collectif. Cette démission ne sera pas différée par les impératifs de service ou un refus de l’administration. Les gouvernants nous ont assez
manipulés !