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21 juillet 2007 6 21 /07 /juillet /2007 09:37
http://www.acrimed.org/article2679.html


« Silence….on recodifie » (SNJ-CGT)

Mise en ligne : 20 juillet 2007


Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT contre les atteintes au droit du travail qui visent tous les salariés, parmi lesquels les journalistes. (Acrimed)



Depuis des mois, au mépris de l’opposition de toutes les confédérations syndicales, le gouvernement poursuit sans relâche son projet de recodification du Code du travail.

Engagée prétendument pour « simplifier » le Code, la réécriture devait se faire à droit constant, autrement-dit sans modifier le contenu du droit. A l’évidence, cela ne sera pas le cas.

De plus, l’interprétation du Code sera plus complexe qu’auparavant.

De nombreux articles sont scindés et dispersés dans les différentes parties du Code. Conséquence, les salariés ou les mandatés devront reconstituer les articles pour retrouver leur cohérence.

Plus de cinq cents dispositions législatives ont été « déclassées » pour devenir « réglementaires », manœuvre qui permettra de les modifier par simple décret, sans débat préalable, et sans vote du Parlement.

La CGT a engagé auprès du Conseil d’Etat un recours en annulation de l’ordonnance du 12 mars 2007, instituant la recodification de la partie législative, recours auquel les autres syndicats sont invités à s’associer.

La réécriture des parties spécifiques du Code du Travail aboutit à un grand nettoyage notamment des points essentiels de notre statut qui sont déclassés du législatif au réglementaire.

Quelques exemples :
- l’indemnité spécifique de licenciement d’un mois par année d’ancienneté ;
- l’ancienneté requise (15 années) pour saisir la commission arbitrale, habilitée à fixer le montant de l’indemnité de licenciement, les modalités de sa saisine et l’application obligatoire de sa décision.

Plus grave pour une profession dont la mission est d’informer, les journalistes en désaccord avec la ligne éditoriale de leur direction ou en cas de rachat de leur titre hésiteront encore plus à faire jouer la clause de conscience ou la clause de cession, sans les indemnités afférentes.

En tant que salariés et en tant que journalistes, nous avons donc toutes les raisons d’être révoltés.

Derrière le déclassement de ces dispositions dont le patronat souhaitait s’affranchir depuis longtemps, difficile de ne pas voir à qui profite la réécriture et l’absence de toute concertation préalable avec les syndicats de journalistes.

La rencontre de l’intersyndicale avec Hervé Lanouzières, qui dirige la mission de recodification au ministère du Travail, n’augure rien de bon.

Contre toute évidence, il a affirmé que la réécriture du Code, et notamment de la partie spécifique aux journalistes, s’est faite à droit constant.

Etrangement silencieux sur un sujet qui concerne pourtant plus de vingt millions de salariés dont les droits acquis au cours de décennies de luttes se trouvent liquidés d’un simple trait de plume, la plupart des médias ont paradoxalement facilité la mise en œuvre, en catimini, de ce projet gouvernemental impulsé la DDM (Direction du développement des médias).

Le SNJ-CGT appelle les journalistes à se mobiliser contre cette modification sournoise de leur statut, pilier constitutif de la liberté de la presse, et à participer à toutes les actions syndicales et intersyndicales unitaires.

Il les engage à se mobiliser aux côtés de tous les salariés, à intervenir auprès des parlementaires et à signer massivement la pétition lancée par la CGT, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature (www.snj.cgt.fr).

Le Bureau national
Montreuil, le 17 juillet 2007




Source : acrimed | action critique médias

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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 20:04
C’est Madame Lagarde qui est d’un autre temps
vendredi 20 juillet 2007
 
de Gérard Filoche

Sur i-Télé, le 19 juillet, Christine Lagarde, a déclaré que le « carcan des 35 heures » lui paraissait « désuet et daté d’une autre époque ». « Il faut, bien entendu, qu’il y ait un chiffre maximal » d’heures de travail, a-t-elle concédé. « Mais dans l’intervalle, il faut de la flexibilité, il faut du mouvement », a conclu la ministre, défendant son projet de loi pour le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat qui favorise le recours aux heures supplémentaire.

C’est Madame Lagarde qui est d’un autre temps. Du temps des Maîtres des Forges..

Nos aînés avaient raison de lutter et de réclamer dés 1848 la baisse de la journée de 14 h à 12 h puis à 10 h et dés le début du siècle dernier ils réclamaient les “trois huit”, “8 h de travail, 8 h de repos, 8 h de sommeil”, et cette revendication, non seulement n’est pas désuète mais est de plus en plus d’actualité, avec les énormes temps de transport qui s’ajoutent au travail.

Et en 1874, le travail de nuit a été interdit pour les enfants de moins de 16 ans, c’est le gouvernement de Mme Lagarde, un des plus désuets réactionnaires, au sens propre, du monde, qui l’a rétabli en août 2005. (travail des apprentis autorisé de nuit et de dimanche à partir de 15 ans par les ordonnances du gouvernement Villepin-Sarkozy-Lagarde)

La France en adoptant en 2002 les 35 h comme “durée légale” a été à l’avant-garde, admirée par les salariés du monde entier.

En 70 ans, nous sommes passés de 40 h (qui étaient aussi d’avant-garde) en 1936, à 39 h en 1982, et 35 h en 2002... Chaque fois avec la gauche. Nous avons ainsi démontré qu’en 70 ans, il y avait une possibilité de progrès pour les humains au travail : on a prouvé en 70 ans qu’on pouvait à la fois gagner plus, produire plus et travailler moins. La France a aujourd’hui le plus fort taux de productivité horaire au travail dans le monde. Et Lagarde, désuète veut nous ramener au 19° siècle, sans durée légale du travail...

Pourtant cette durée légale 151 h 66 est la base de calcul du salaire, du Smic mensualisé, des grilles salariales des conventions collectives, le seuil de déclenchement des heures supplémentaires, elle n’est, en effet, pas la durée maximale. La durée maxima est, hélas, restée fixée à 48 h (au lieu d’être abaissée à proportionnellement à 44 h ce qu’aurait du faire la gauche) et cette durée maxima est souvent foulée aux pieds, et les libéraux en Europe veulent actuellement la remettre en cause (opt out) et la porter à 65 h voire 72 h...

Avec prés de 4 millions de chômeurs de facto, (ACDC) on se demande comment et pourquoi il faudrait encourager les heures supplémentaires, et laisser les employeurs faire travailler plus ceux qui ont déjà un travail au détriment de ceux qui n’ont pas de travail. Avec les gains de productivité énormes qui sont faits chaque année, on se demande pourquoi on ne les partage pas ces résultats entre tous les salariés, au lieu d’exclure des salariés du travail et d’imposer du surtravail aux autres.

Dans un pays où stress, burn out, karochi, conduisent à un suicide par jour au travail, à 700 accidents mortels, à 4500 handicapés graves, à 600 000 arrêts de travail pour maladie, (1) et où les cadences s’intensifient en permanence, on comprend mal que Mme Lagarde, grande riche bourgeoise, ose aller contre un siècle de luttes en faveur de la réduction du temps de travail.

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Collectif Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=50962
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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 21:57
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=50904

Un des premiers articles de la loi anti droit de grève de Sarkozy a été voté : 48 h
jeudi 19 juillet 2007
 
de Gérard Filoche

Ainsi, selon cette assemblée nationale à majorité ultra droite et selon ce gouvernement de combat antisocial, selon Thatcher-Sarkozy, il va falloir que vous vous déclariez en grève individuellement, auprès de votre hiérarchie directe, 48 h avant de la faire !

48 h c’est long dans ces cas là ! Etes vous informés à temps, êtes vous convaincu à temps, êtes vous pour ou contre ? Savez vous ce que font vos collègues ? Votre syndicat ? Dans votre branche, dans votre entreprise, qu’est ce qu’en pensent tous vos collègues, soumis comme vous à la feuille blanche, au formulaire, à l’auto déclaration, à l’affrontement individuel avec le chef ?

En tous cas votre hiérarchie, elle, va savoir manipuler, diviser, opposer, intoxiquer, menacer, allécher, susurrer, manier carotte et bâton...

Imaginez, les discussions dans l’atelier, le bureau, la boutique, le service, le bureau de la Drh ou avec les chefs de personnel : “- Tu y vas, tu n’y vas pas... “ “- Tu donnes ton nom le premier, tu donnes le mien, on fait une liste ?” Non, c’est individuel...

Le chef qui arrive, “- Ah, non vous n’allez pas faire ça ?”.

Ou “ - Pas question de grève ici n’est-ce pas ? Avec le boulot qu’on a !”

La note de service qui fait pression.

Le formulaire sophistiqué à remplir inventé par une hiérarchie tatillonne : “- si vous faites grève, c’est de telle heure à telle heure”, ce jour là, pour ce service, là, telle prime sera perdue, en plus du salaire...

Le petit entretien individuel dans le couloir : “Monsieur, vous n’allez pas faire, ça, déjà que vous savez, pour votre note, pour votre promotion, pour vote mutation, pour votre réduction d’ancienneté, pour votre prime.. Vous repasserez...” “Ah, je pensais à vous pour tel poste, dommage...”

“- Dites c’est impossible, il y a déjà trop de grévistes, pas vous...” ou encore “mais il n’y a que vous qui avez donné votre nom...”

Et les contestations : “ - Mais vous n’aviez pas dit...” “mais vous n’étiez pas sur la liste...” “- Hésiter ? Ah non, il faut choisir, et tout de suite...”

Et le jour de la grève “- ah mais il est trop tard, pas possible de changer d’avis je comptais sur vous”

Les communiques de service : “on a remplacé tout le monde” “la grève n’a pas eu d’effet”’ “ Moins de 20 % de grévistes” “le service a été intégralement assuré” (mais, en fait 60 % étaient en grève et verront leur salaire perdu.... Sans résultat apparent, déception pour la fois suivante...

Et après la grève “- votre nom n’était pas sur la liste, vous étiez en grève, vous êtes en faute”. Avertissement, lettre de rappel, lettre de mise à pied...

“Votre délégué n’a pas donné la bonne liste, c’est sa faute” ou encore “ mais je ne veux rien savoir de votre délégué, c’est à vous personnellement de vous engager et de venir me voir et ne me dire que vous serez en grève”.

“ ah vous vous inscrivez pour la grève...? Entre nous cette grève-là, elle ne va pas marcher pourquoi vous la faites ? Je vous donne un conseil, entre nous, ne la faites pas, ca va être mal vu, Et si vous la faites, je saurai m’en souvenir !

Cela va être le déchaînement : déjà que faire grève est un acte de courage et de résistance exceptionnel dans le contexte actuel de chantage au chômage et chantage a la productivité maximum, cela va être un parcours du combattant - sélectif.

Cela fera de la grève, d’un acte collectif, entraînant, solidaire, un parcours individuel, dissuasif, sélectif.

Des millions de salariés, le savent : “ce genre de loi, y’a qu’une saleté d’ami de taulier de choc pour inventer cela...”

Et cette loi vaut pas seulement pour le prétendu service minimum (lequel n’a AUCUNE JUSTIFICATION puisque 98 % des incidents, des arrêts dans les transports ne viennent pas de la grève mais des manques dans le service public, en investissement, matériel, effectifs,) elle vaudra bientôt pour les enseignants, pour tout le public, et toutes les entreprises du privé, ou la terreur et le souffrance au travail qui pousse déjà un salarié par jour à se suicider, augmentera d’autant...

Faute de garantie d’emploi, le chantage à la non grève sera total : tu ne fais pas grève ou je te vires ! Avec un Cne, contrat unique à vie c’est le retour au I9° siècle, à Germinal, qui s’amorce !

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Collectif Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=50904

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 09:58
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25 mai 2007 5 25 /05 /mai /2007 09:48

Article trouvé dans le tres bon BETAPOLITIQUE
Nicolas Véron

En France, des entreprises difficiles à vivre



A l’occasion de l’élection présidentielle, le rang de la France en Europe et dans le monde a été passé à la loupe. Mais il est un classement qui n’a pas été assez commenté dans notre pays (malgré sa publication en mars par Le Figaro et L’Express), alors qu’il a fait l’objet d’un cahier spécial du Financial Times de Londres et a valeur de référence dans son domaine : il s’agit de l’enquête annuelle d’un cabinet d’études international qui, sous le nom engageant de Great Place To Work Institute, se donne comme objectif d’identifier les entreprises où il fait bon travailler. Or la position de la France dans ce classement est désastreuse.

Avec moins de 4% du Top 100 (qui est en fait un Top 119, en comptant le fait que certains groupes ont plusieurs filiales nationales différentes dans le classement), la France arrive dernière des pays européens participants. Le Danemark a plus de soixante fois plus d’entreprises dans ce classement que nous par point de PNB, l’Allemagne en a presque quatre fois plus, le Royaume-Uni trois fois plus, l’Espagne deux fois plus. Pour compléter le tableau, les seules entreprises françaises de ce Top 119 sont… les filiales hexagonales de Bain, Morgan Stanley, PepsiCo, et WL Gore (l’inventeur du Gore-Tex).

Dans le classement complémentaire des entreprises en France, les suivants sont American Express, General Electric CFS, Ferrero (le chocolatier italien qui fabrique les Kinder Surprise), Microsoft, Federal Express, McDonald’s, et SC Johnson. Bref, parmi les entreprises où il fait bon travailler en France, les onze premières sont étrangères, dont dix américaines (Leroy Merlin est douzième). La honte totale.

Les biais de l’étude, s’ils existent, ne suffisent pas à expliquer la contre-performance. Le classement existe depuis 2002 et est bien connu dans le monde des ressources humaines ; donc il y a peu de chances qu’une entreprise susceptible d’être bien classée renonce à participer. Si tel était le cas, on voit mal pourquoi ce phénomène affecterait seulement la France, dont les grandes entreprises sont très internationalisées. Les salariés français ont certes été désignés par une étude récente (du cabinet FDS) comme les « plus râleurs du monde » ; mais la performance plutôt bonne de la Suède et du Royaume-Uni, qui arrivent pourtant juste après dans le classement des râleurs, montrent que la méthodologie Great Place To Work n’est guère affectée par ce facteur culturel. Il faut donc se rendre à l’évidence : les entreprises qui rendent la vie au travail très gratifiante sont plus rares dans notre pays qu’ailleurs. Parmi les causes possibles, on peut citer en vrac le modèle de management hiérarchique hérité de l’Ancien Régime et du bonapartisme, le paternalisme patronal, le syndicalisme de conflit, les rigidités créées par l’économie planifiée et les nationalisations de l’après-guerre, le poids de quelques familles et grands corps d’Etat sur le système financier et la gouvernance des entreprises...

Mais plutôt que de s’évertuer à identifier une cause unique qui sans doute n’existe pas, l’urgence serait d’abord de prendre conscience de l’ampleur du problème. Contrairement aux clichés, les difficultés de la France ne viennent pas toutes de l’Etat. Hors secteur public, les relations au travail au sein des entreprises mettent notre pays en désavantage dans la compétition mondiale pour la matière grise. Les firmes américaines en profitent pour faire valoir leurs avantages comparatifs et attirer sans trop de publicité nos meilleurs talents, mais le niveau élevé de leurs investissements dans l’Hexagone ne peut suffire à nous assurer une croissance durable.

S’il y a bien une crise de la valeur travail en France, celle-ci est qualitative et collective, au moins autant qu’elle est quantitative et individuelle. La défiscalisation des heures supplémentaires ne peut donc suffire à la dénouer, pas plus que la réduction du temps de travail ne pouvait régler le problème du chômage. L’Etat doit créer des conditions favorables, mais la clé est avant tout dans les mains des dirigeants et cadres d’entreprises, qui devront pour cela repenser leurs méthodes de gestion et leur relation avec les salariés.


Source : Great Place To Work Institute Europe

Article paru dans La Tribune du 21 mai 2007, publié avec l’aimable autorisation de l’auteur. Nicolas Véron est économiste au sein du centre européen de réflexion Bruegel, associé de la société de conseil ECIF

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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 21:33
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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 09:37
Article provenant d'Altermonde


Les Français ne sont pas des paresseux !
proposé par Guillaume Duval

jeudi 17 mai 2007

Il faut, parait-il, « réhabiliter la valeur travail ». Nicolas Sarkozy en a fait le thème central de sa campagne victorieuse. Il considère manifestement que la paresse actuelle des français est la cause principale des difficultés que rencontre le pays. Il s’agit là pourtant d’une contrevérité qui aurait du en bonne logique lui coûter l’élection tant le propos est insultant à l’égard des 22,5 millions de salariés, qui travaillent dur chaque jour, et des 2 millions de chômeurs, qui aimeraient pouvoir en faire autant. Les résultats de l’économie française ne sont pas, c’est vrai, toujours à la hauteur, mais c’est plutôt du côté des élites économiques dirigeantes qu’il faut en chercher les causes. Et les remèdes.

Par Guillaume Duval, rédacteur en chef du mensuel Alternatives Economiques
(www.alternatives-economiques.fr)

Rien n’est plus faux en effet que ce préjugé tenace d’une France paresseuse : les salariés français figurent au contraire parmi les plus productifs au monde. Selon les chiffres du Bureau of Labor statistics, organisme officiel américain donc peu suspect de socialisme militant ou de francophilie excessive, un français qui occupe un emploi avait produit 71 900 dollars de richesses en moyenne au cours de l’année 2005. C’est certes moins que les 81 000 dollars produits par l’employé américain moyen mais significativement plus que les 64 100 dollars d’un anglais, les 59 100 des allemands ou encore les 56 300 dollars d’un japonais... Et même en matière de temps de travail, si Nicolas Sarkozy ne se contentait pas de répéter les poncifs que lui soufflent ses amis chefs d’entreprises, il saurait que les salariés français ne sont pas, et de très loin, ceux qui travaillent le moins en Europe. Selon Eurostat, l’organisme statistique officiel de l’Union, un salarié français travaillait en moyenne 36,4 heures par semaine au troisième trimestre 2006. Contre 36,1 dans l’ex Union à 15. Les français travaillent presqu’aussi longtemps que les anglais, 36,5 heures, et significativement plus que les danois, 34,6 heures, dont le modèle social est si envié, ou encore que les allemands, 34,5 heures, pourtant champions du monde de l’exportation. Sans parler des néerlandais qui ne restent en moyenne que 29,8 heures au travail chaque semaine. Dans l’ex Europe à 15, c’est en Grèce, 39,9 Heures, et au Portugal, 39,2 Heures, qu’on travaille le plus longtemps. Rattraper la Grèce et le Portugal, est-ce cela l’ambition de Nicolas Sarkozy pour l’économie française ?

Si, à niveau de richesses comparable, le chômage est plus important chez nous que chez nos voisins, c’est justement parce que ceux qui ont déjà un emploi sont particulièrement productifs. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs la démarche des 35 heures était parfaitement censée. Et c’est pour la même raison, qu’en cherchant à allonger le temps de travail de ceux qui ont déjà un emploi, Nicolas Sarkozy ne ferait qu’aggraver le chômage. Quant aux chômeurs, soupçonnés de se complaire dans leur situation, il serait pourtant difficile de les pénaliser davantage qu’aujourd’hui afin de les obliger à trouver un emploi : les chômeurs français figurent déjà parmi les plus mal traités. En 2003, 10 des pays de l’ex Union à 15 dépensaient, en effet, davantage que la France pour indemniser leurs chômeurs, rapporté à leur PIB. Jusqu’à 2,7 fois plus par chômeur pour le Danemark ou les Pays Bas, mais aussi un peu plus pour le Portugal...

Contrairement à ce que laisse entendre le nouveau président de la République, les salariés français ne sont donc pas des paresseux ni les chômeurs de l’Hexagone des profiteurs. Pour autant, il ne fait guère de doutes que les entreprises françaises rencontrent des difficultés importantes. Elles sont souvent à la peine sur les créneaux High tech en expansion et s’en sortent, en particulier, nettement moins bien sur le marché mondial que les entreprises allemandes. Et cela bien que le travail soit sensiblement plus cher Outre Rhin : 33 dollars de l’heure en 2005 pour un ouvrier de l’industrie contre 24,6 en France selon les chiffres du BLS. Si la paresse des salariés n’est pas en cause, ni le coût de leur travail, est-ce que les raisons de ces difficultés ne seraient pas à chercher plutôt en priorité du côté de la tête des entreprises ? Du côté de la faible qualité de leurs dirigeants et de l’inefficacité de leurs modes de gestion ? Quand on observe, par exemple, le gigantesque gâchis que l’incurie d’un Arnaud Lagardère, actionnaire de référence, combinée à la soif de pouvoir d’un Noel Forgeard a provoqué au sein d’Airbus, on se dit en effet que c’est surtout au niveau de ses élites économiques, de leur recrutement et de leurs habitudes de fonctionnement, que l’économie française aurait besoin d’une « rupture ». Mais évidemment il est plus naturel pour l’ancien maire de Neuilly, qui a recueilli un pourcentage record de 87 % des voix dans sa commune, de chercher à culpabiliser salariés et chômeurs plutôt que de bousculer ses amis patrons...



Un autre article d'Altermonde
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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 10:32
Lu ce matin sur le site bellaciao :tout va bien?!?:!§

ET LA FÊTE CONTINUE

mardi 24 avril 2007
 
Le Code du travail a déjà perdu l’élection

Camouflé par le grand barnum électoral, le gouvernement Villepin a fait passer en douce une ordonnance pour tailler en pièces le Code du travail. Un dernier coup de pouce à la France du « changement ».

Ni vu ni connu. Profitant de la diversion créée par la campagne électorale, le gouvernement Villepin a promulgué une « recodification » du Code du travail. Tirée le 7 mars, cette dernière salve réjouit le Medef, qui la réclamait depuis cinq ans, mais aussi Nicolas Sarkozy, qui a promis à maintes reprises de désosser les protections légales conquises par les salariés. Ce n’est pas si souvent qu’un candidat applique son programme avant même d’être élu. Hélas ! Accaparés par le sondage du jour, les médias ont négligé de saluer cette performance. Pas un mot dans les journaux télévisés ni dans la presse quotidienne – à l’exception d’un articulet du Monde, qui relaie la version courtoise d’un pouvoir légitimement soucieux de « réécrire » le Code du travail « en français de tous les jours » (7.3.07).

Il est vrai que Gérard Larcher, le bourbonien ministre délégué à l’Emploi, a revêtu sa tronçonneuse d’une perruque Louis XVIII. L’ordonnance du 7 mars ne s’attaque qu’à la partie législative du Code, laissant au prochain gouvernement le soin d’en charcuter la partie réglementaire. Une fois retaillé des pieds à la tête, le nouveau Code devra encore être ratifié par le Parlement avant d’entrer en vigueur. La démolition du droit du travail est un chantier ardu qui exige persévérance et doigté. Inutile cette fois de lâcher le mot anxiogène de « réforme » : on parlera de « remise à plat progressive », d’une « démarche concertée » pour simplifier un droit du travail « devenu trop complexe ».

Écartelage et toilettage Reste que le « français de tous les jours » se parle avec un fort accent de Neuilly. Dans le chapitre sur l’emploi, par exemple, le Code Larcher ne propose plus de « prévenir les mutations économiques » mais de « les anticiper et de les accompagner ». Plus loin, un nouveau chapitre intitulé « dispositions communes à tous les contrats » préfigure le contrat unique cher à Laurence Parisot, la madone du Medef, pour qui « la liberté s’arrête là où commence le Code du travail ». Autre subtilité sémantique : des principes énoncés naguère à l’impératif se déclinent désormais au présent de l’indicatif. Ainsi, la formule « l’employeur doit consulter » devient « l’employeur consulte ». La notion d’obligation, trop « complexe », a sauté au passage.

La chafouinerie patronale se reconnaît aussi à la réorganisation des passages sensibles. Le licenciement collectif a été transféré dans le chapitre sur les relations individuelles, ce qui rabaisse la garantie collective au rang d’un contrat de gré à gré. Plus sournoisement, le gouvernement fait basculer certaines dispositions du registre législatif dans le domaine réglementaire. Résultat : les seuils à partir desquels toute entreprise doit désigner un délégué du personnel (ou un comité d’entreprise) ne seraient plus garantis par la loi. Chaque gouvernement pourrait relever ces seuils à sa convenance, du jour au lendemain et sans vote parlementaire. Par ailleurs, la durée du travail a disparu du chapitre sur les conditions de travail pour être rattachée à celui des salaires, manière d’exaucer une vieille exigence du Medef, qui ne veut considérer les questions de repos et de congés que sous l’angle du coût financier. L’inspection du travail, elle, est désormais noyée dans un vaste chapitre sur « l’administration du travail »... On n’en finirait plus d’énumérer les « simplifications » de ce genre. Par petites touches techniques d’allure inoffensive, le Code Larcher déroule le tapis rouge aux bétonnières du patronat. Un legs de Chirac aux salariés, en témoignage de son amour.

« Cette réécriture est une machine à modifier l’interprétation des juges », dénonce au Plan B le juriste Philippe Masson, chargé du dossier à la CGT. Les confédérations syndicales l’ont d’autant plus amère qu’elles ont d’abord joué le jeu du « dialogue social », avant de voir leurs suggestions balayées par les promoteurs du plan de casse. Ces derniers n’avaient qu’un souci : combler les désirs les plus fous de la branche politique du Medef, avant que le gouvernement Villepin n’exhale son dernier soupir.

La gestation de l’ordonnance remonte à novembre 2003, lorsque François Fillon – alors ministre des Affaires sociales – nomme une commission de neuf vandales chargés de « toiletter (1) » le Code du travail. Face à un Parti de la presse et de l’argent (PPA) séduit par son appartenance à la mystérieuse « sensibilité sociale » de l’UMP, Fillon tient un langage de vérité : « Je souhaite que, sur l’organisation du travail et sur les heures supplémentaires (contingent et rémunération), les entreprises retrouvent une plus grande liberté » (Les Echos, 20.11.03). Pour garantir la fiabilité des travaux, Fillon confie la présidence de la commission à Michel de Virville, secrétaire général et directeur des ressources humaines du groupe Renault. L’homme qui, en 1997, par conférence de presse, avait appris leur licenciement aux trois mille ouvriers de Vilvorde.

Un cavalier pour le Medef Les conclusions de la commission Virville ravissent le gouvernement. Mais un calendrier chargé repousse à plus tard leur mise en application. Jusqu’au 9 décembre 2004, quand la loi dite « de simplification du droit » lâche Gérard Larcher sur la bête. On notifie un délai au molosse : il devra soumettre sa copie au Parlement avant fin juin 2006, faute de quoi le Palais Bourbon lui remettra sa muselière. Larcher traîne la patte. Lorsqu’il boucle enfin sa « traduction » du Code, le CPE jette des millions de manifestants dans les rues. Échaudé, Villepin préfère ranger la copie dans ses braies. Tant pis pour la date butoir, on trouvera autre chose quand les circonstances seront plus clémentes.

Elles le seront dès la rentrée suivante : les 11 octobre et 30 décembre 2006, l’Assemblée nationale autorise Larcher à se remettre à l’ouvrage. Pour lui accorder cette seconde chance, Villepin recourt à une astuce appelée « cavalier parlementaire ». La méthode consiste à court-circuiter les députés en enfouissant un texte venimeux dans un fourre-tout plus anodin. Dans le cas de Larcher, la réécriture intégrale des trois mille articles du Code du travail est entérinée par un simple amendement à la loi sur... la participation et l’actionnariat des salariés. Francine Blanche, secrétaire confédérale à la CGT, le souligne : « Depuis 2002, nous devons surveiller à la loupe chaque article de chaque projet de loi pour vérifier qu’il ne contient pas de cavalier parlementaire sur le droit du travail. » Cette fois, le coup fourré n’échappe pas aux députés PS Charzat, Vidalies et Le Garrec, qui font valoir à l’hémicycle que le projet du ministre « n’a pour seul objectif que de réduire la portée du droit du travail ». À quoi Larcher répond que « cette réécriture se fera à droit constant », comme la loi l’y oblige. « Malheureusement ! » déplore en écho le député UMP Xavier de Roux.

Les cadences de la machine à découdre le droit du travail dépendront de la prochaine majorité. Il n’y a que l’embarras du choix : en cas d’échec de son champion Sarkozy, le Medef pourrait assouvir son « désir d’air » auprès de François Bayrou, partisan du contrat unique et d’une renégociation de la durée de travail branche par branche. À moins qu’il ne s’exauce chez Ségolène Royal, qui a fait entendre sur le sujet des positions prometteuses. « Le contrat se substituera à la loi », déclarait la candidate socialiste le 17 octobre dernier. Le DRH de Vilvorde n’aurait pas dit mieux.

Notes :

(1) Expression forgée en juin 2005 par Patrick Ollier, alors président de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Selon Le Petit Robert, le toilettage est l’action qui consiste à « faire la toilette d’un animal de compagnie ».

http://www.leplanb.org/page.php?article=59
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Collectif Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=47026
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