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par Le Yéti, mardi 11 décembre 2007
Dans un des arbres bordant le marais, on distingue d'étranges silhouettes blanches. L'œil averti reconnaîtra un petit groupe d'aigrettes garzettes s'abritant des vents mauvais du large. Arbres, buissons, joncs des marais, passants égarés sur la digue, ploient et frissonnent sous la bourrasque. Mais les points blancs, eux, ne bronchent pas d'une plume. Au milieu du déchaînement, ces cousins marins du héron ont su trouver sans coup férir le seul refuge qui les protège de la furie.
Depuis plusieurs jours, la tempête fait rage sur la côte. Les rues pavées, battues par les rafales et la pluie glaçante, sont désertes. On attend les craquements funèbres des mats dans le vieux port. Dans les bistrots, les pêcheurs de coquilles St Jacques tirent la gueule. Putain, voilà que ça recommence comme l'année dernière !
De sa maison de granit, là-bas, face aux îles de Molène et d'Ouessant ("qui voit Molène voit sa peine, qui voit Ouessant voit son sang"), un ami breton me parle au téléphone de vagues de quinze mètres et de tempêtes ininterrompues depuis des heures. Jamais vu ça, vraiment !