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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 15:12

LE CAPITALISME S’EFFONDRE ! …

 

 

PEUT-ETRE !… MAIS APRES ?

 

 

Patrick MIGNARD

 

Tout un florilège de formules alléchantes fleurit depuis quelques temps sur les sites, dans les journaux et les conversations : « le capitalisme serait à bout de souffle et à l’article de la mort ».

 

Désir ou réalité ? L’histoire des derniers deux cent ans devrait nous faire nous méfier.

 

 

LA PEAU DE L’OURS…

 

Dés le 19e siècle, en pleine Révolution Industrielle, la prédiction a été faite, théorisée, popularisée… « …un tel système ne pouvait pas durer ! Miné de contradictions, il ne pouvait que rapidement s’effondrer,… et ce d’autant plus qu’il portait et nourrissait en son sein le facteur de sa propre destruction, la classe ouvrière ».

 

Or… non seulement il ne s’est pas effondré, mais il a gagné toutes les couches de la société, bouleversant les rapports sociaux, développant des nations qui ont continué à dominer le monde… Sautant par-dessus les frontières, les océans, il a corrompu des continents entiers, détruisant leurs rapports sociaux, asservissant des millions d’individus et est en voie de destruction de notre éco-système planétaire.

 

Ce qui devait constituer la source de sa destruction, la classe ouvrière, non seulement elle ne s’est jamais véritablement donné les moyens de le détruire, mais a au contraire essayé de profiter de son développement pour améliorer, dans les pays où il régnait en maître, les conditions de sa propre existence,… lui donnant ainsi une légitimité qu’il a su utiliser, et utilise encore efficacement.

 

Enfin, les quelques théoriciens de la Révolution qui ont réussi à prendre le pouvoir dans leurs pays,… voient au bout de quelques décennies, leurs efforts anéantis par un capitalisme triomphant qui a mis bas toutes leurs réalisations.

 

On est donc en droit de se poser la question qui fâche : « N’a-t-on pas vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ».

 

Un tel raisonnement est assurément « hérétique » par rapport à la thèse officielle des tenants du changement radical. Pourtant celle-ci perd, jour après jour de sa crédibilité…. Au point qu’il est parfaitement et historiquement légitime de se poser la question si douloureuse : « Ne nous serions nous pas trompé de stratégie de changement ? »

 

 

UN POUVOIR D’ADAPTATION EXTRAORDINAIRE

 

La brutalité de ses débuts – la condition prolétarienne dans les pays industrialisés – a tout de suite mobilisé contre lui les salariés. Mais les multiples révoltes ouvrières ne l’ont même pas affaibli. Il a su faire face en utilisant diverses astuces :

 

-          jouer les ouvriers contre les paysans dans des pays encore majoritairement agricoles – exemple de la Commune de Paris ;

-           fait la guerre pour assurer sa domination locale et mobiliser les exploités pour des causes qui n’étaient pas les leurs ;

-          savoir lâcher du lest lors des grandes revendications : pouvoir d’achat, couverture sociale,… Quitte à reprendre un peu plus tard,… ce qui se fait aujourd’hui ;

-          utiliser l’appui des richesses coloniales pour améliorer la condition ouvrière – exemple classique de l’Angleterre au 19e siècle ;

-          avoir recours à l’Etat fort, voire au fascisme en cas de très grave crise – exemple de l’Allemagne, et d’autres au 20e siècle…. C’est ce qui pourrait bien se reproduire aujourd’hui.

 

L’existence même d’un système soviétique, présenté comme directement concurrent, n’a pas entamé le triomphe du capitalisme. Au-delà des turpitudes idéologiques, de part et d’autre, l’effondrement des pays dit « socialistes » est incontestablement un échec des conditions de construction du socialisme suivant le « modèle standard » et un triomphe au-delà de tout ce qu’il pouvait imaginer pour le capitalisme.

 

La phase néo libérale que nous vivons depuis quelques décennies est, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau d’un capitalisme qui peut aujourd’hui tout se permettre, tout justifier. Ayant acquis une puissance idéologico-médiatique que seule l’Eglise dans l’Histoire, avait maîtrisé, le capitalisme, trompe, truque, manipule des milliards d’individus,… et ça marche !

 

 

UNE CULTURE DE L’IMPUISSANCE

 

 

Face à cette puissance et arrogance,…rien ou pas grand-chose ! Surtout des discours, des déclarations, des manifestations,… rien d’efficace !

 

Adossé aux principes républicains issus de la Révolution Française (entre autres), le capitalisme a su faire face à toutes les offensives qui tentaient de le déstabiliser politiquement et idéologiquement. Ces principes ont été habilement contournés, à son profit, par une bourgeoisie qui n’a eu de cesse de les évoquer pour détourner les condamnations qui visaient ses turpitudes.

 

Il a su constituer et corrompre une classe politique qui, en principe, était issue du peuple et tenait, et tient, sa légitimité de lui. Les éléments les plus contestataires ont été directement et/ou indirectement achetés, installés dans des privilèges, institutionnalisés  dans l’appareil d’Etat (des noms ?).

 

Le modèle standard du dépassement du capitalisme, la révolution prolétarienne et/ou ses différentes variantes a subit un double échec :

 

-          la faillite généralisée des modèles soviétiques ;

-          le fait que ce système d’exploitation, le capitalisme, s’est habilement doté d’une couverture politique qui fonde sur le peuple sa légitimité.

 

Cette situation rend très difficile toute contestation du système qui nous conduit aujourd’hui à la catastrophe… En effet, il est difficile de légitimer la contestation d’un système qui, au grés des élections, voient, par le peuple, reconduits celles et ceux qui en assurent sa gestion et sa pérennité.

 

Le système politique mis en place a efficacement verrouillé toute tentative de changement… et les citoyens étant réduit au simple rôle d’électeurs sont systématiquement piégés. Il n’y a aucune issue dans le cadre des institutions mises en place.

 

Le poids idéologique des mythiques « valeurs républicaines » fait accepter au plus grand nombre sa situation comme inéluctable,… ainsi chacun croit que l’Etat est le garant du bien public, que la Police protège les citoyens, que l’Etat de droit assure « Liberté-Egalité et Fraternité », que le salaire est la juste rémunération du travail, qu’à travailler plus on gagne plus,… et surtout que le vote est un droit et un devoir.

 

Les républicains « poussiéreux » - et au demeurant sincères - qui croient dur comme fer que les valeurs « théoriques » de la République sont compatibles avec le capitalisme entrent dans le jeu pervers de la politique et nous donnent des leçons de « civisme » ( ?). La religion républicaine laïque a aussi ses adeptes.

 

Ainsi le système tourne en boucle, avec la complicité de ses victimes, pour s’arranger au mieux de ses intérêts. Nous venons d’en avoir un exemple avec la crise financière.

 

APRES ? MAIS QUEL « APRES » ?

 

Pour le système il n’y a pas d « après ». Le capitalisme ne se «  dépasse » pas, il se perpétue en se réformant,… c’est du moins ce que l’on inculque à tout citoyen. Les lois du marché sont éternelles, certains, même à « gauche », les comparent aux lois de la gravitation ( ?)… c’est dire la profondeur du mal.

 

Toute réflexion, toute intelligence des situations est stérilisée. Toute tentative d’innovation politique est, soit récupérée, soit réprimée, soit le  plus souvent ignorée par un appareil médiatique, pour l’essentiel, contrôlé par le système.

 

C’est donc en marge du système que l’action doit se mener. L’attaquer de front nous brisera, de même que remettre entre les mains des politiciens parfaitement intégrés notre avenir nous condamne à l’échec… Ignorons les, n’assurons plus leur légitimité !

 

L’important n’est pas de montrer qu’il y a des réformes nécessaires,… il n’y en a pas,… Mais au contraire de montrer par une pratique alternatives que d’autres choix peuvent être faits, que d’autres relations existent et qu’elles peuvent se substituer aux circuits marchands classiques.

 

Ce n’est pas en attendant sans réagir que le système s’effondre que l’on assurera l’avenir. Si nous restons inactifs, il nous entraînera dans des aventures politiques dont le 20e siècle porte à jamais les stigmates. Ne refaisons pas les erreurs du passé et abandonnons nos croyances obsolètes.

 

Ruinons le système, non pas en croyant aux promesses de celles et ceux qui le pérennisent, mais en fonctionnant autrement. C’est dans des pratiques nouvelles que se constituent dans l’Histoire, les nouvelles valeurs, la nouvelle éthique… pas en ressassant de « vieilles lunes » complètement obsolètes.

 

 

Septembre 2011                                                   Patrick MIGNARD

 

 

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